Bivouac hivernal : L’IGLOOTON – 6/7 MARS 2021
C’est chargés comme des mules que nous attaquons l’ascension skis aux pieds du Col de l’Aigleton depuis Prabert avec comme objectif principal la confection d’igloos pour passer la nuit.
Le temps est au beau fixe et les plus prévoyants sortent leurs tubes de crème solaire. Conversion après conversion, les casseroles à fondue, bouteilles de pinard et autres victuailles mettent nos articulations à rude épreuve. Aujourd’hui c’est sûr, nous ne pouvons pas rivaliser face aux « collant-pipette ». Les quelques 1000mD+ nous font bien suer à tel point que certains, sans mentionner de nom, lancent l’assaut final du col en slip! Là haut un petit vent frisquet nous accueille et à l’unanimité nous décidons d’installer le campement un peu plus bas, à l’abri.
La vue est splendide, l’ambiance est bonne, nous attaquons la construction des igloos avec joie et détermination. Après avoir sondé précautionneusement la zone, nous creusons 3 igloos dans une vaste congère et un 4ème selon la méthode dite du « tas de sacs ».
Une couche gelée ne nous simplifie pas la tâche et nous devons nous employer sérieusement pour dégager tous ces mètres cube de neige. C’est officiel, les pelles snowleader sont rentabilisées!
Aux alentours de 17h une petite pause s’impose. Les nuages se sont installés et la neige s’est même invitée à la partie. La troupe prend un coup dans l’aile, il ne fait pas chaud chaud… mais il en faut plus pour que les jeunes alpinistes de l’Isère ne mettent un genou à terre. C’est ainsi que sans perdre de temps nous nous remettons tous en mouvement et retournons à la mine extraire le précieux charbon blanc pour finaliser nos abris avant que la nuit ne s’installe.
C’est bon, les igloos sont prêts à nous accueillir et cerise sur le gâteau, les nuages s’évaporent petit à petit et nous laissent la chance d’assister à un sublime coucher de soleil: la récompense ultime. C’est bien pour des moments comme ceux là qu’on est prêts à se geler les miches!
A table!! C’est l’heure du banquet, la convivialité est au rendez-vous. Soupe à l’oignon, plats lyophilisés pour les uns et fondue pour les autres, il ne manque qu’un sanglier pour se croire chez les Gaulois.
Mesdames, messieurs, bon appétit!
Allez, hophophop au plumard! Chacun se dirige vers son antre pour vite se glisser au fond de son duvet, au chaud. La montée de la journée en mode sherpa ainsi que le pelletage intensif nous aident à trouver le sommeil. La nuit est fraîche et est rythmée par les changements intempestifs de position. Cependant, chacun de nous se réveillera avec la banane, heureux d’avoir passé la nuit en montagne dans son igloo de fortune.
Les duvets sont roulés, les baudars enfilés, la journée peut commencer.
La matinée se déroule avec une révision des techniques/manips alpines: corps-mort, mouflage, déplacement corde tendue, remouflage, chute avec piolet, reremouflage… On retiendra qu’avoir une poulie micro traxion c’est bien.
L’après-midi, l’équipe se scinde en 2 groupes. Le premier remonte le vallon qui mène à la Cime de la Jasse jusqu’au lac du Vénetier. Le second accroche les skis sur le dos et monte au Pas du Pin par son couloir W.
Finalement nous nous retrouvons tous au refuge d’Aiguebelle avant d’attaquer le boarder cross final qui nous ramènera jusqu’aux voitures.
Vous l’aurez compris, les jeunes alpinistes de l’Isère étaient de sortie ce week-end et ils ne sont pas passés inaperçus. Effectivement, on se rappellera des regards interloqués des premiers randonneurs du dimanche en découvrant la troupe d’inuits attablée sur leur table en neige, bols de thé et chicoré à la main.
Super expérience avec les copains. Merci à tous.
Photos by Estelle Vincent