A la Grave, Colère céleste et sandwich volant 01/2019
En cette belle journée ensoleillée du dimanche 13 janvier 2019, l’équipe dite des « Petits Pédestres », comme ils se sont eux-mêmes nommés, se retrouve au grand complet sur son lieu de rendez-vous habituel, le bucolique parking du Géant de Fontaine, pour retrouver leur guide Victor au bout d’une route qu’ils connaissent bien : celle de La Grave. (LA route de l’aventure !!)
Il faut dire que Victoria, Alex, Stan et votre serviteur se sont entraînés dur la veille avec l’équipe PROMO, à Ice Billy, dans l’espoir de prétendre à leur première grande voie en cascade : Colère du Ciel.
Après avoir saisi au passage la chaude ambiance du fond de la vallée de la Romanche hivernale, nos quatre aventuriers-glaciéristes en herbe retrouvent leur guide au parking des Fréaux pour constater qu’ils ne sont pas les seuls prétendants aux lignes du secteur… Des voitures encore chaudes, des pas frais dans la neige : quelque chose leur dit qu’ils ne sont pas les premiers. Elémentaire, mon cher !
Nos compères rencontrent alors fortuitement Lancelot et ses amis haut-alpins qui ont, eux aussi, manifestement en tête de casser du glaçon. Ils lancent une innocente question pour essayer de briser la glace :
« Vous allez dans Colère du ciel ?
– Non, on va tenter une autre ligne plus à gauche…
– Range tes piolets Victoria, c’est bon, ils vont à côté. »
Après quelques cinq-cents mètres d’approche, les petits pédestres attaquent L1, une jolie longueur pas trop raide, rendue facile par des prises déjà bien marquées par les passages des cordées successives, et une glace bien tendre. « Pour la solitude, on repassera ! Aujourd’hui, c’est une cordée devant, une cordée derrière… » Une dégaine aurait d’ailleurs été aperçue en train de voler dans cette longueur. Mais chut (de dégaine ?), nous n’en dirons pas plus ! 😉
Nos jeunes alpinistes ont à peine le temps d’avaler un Granny et deux longueurs de transition qu’ils se retrouvent à 11h05 au pied de la longueur clé : L5… Un seul hic : ici, il faut prendre son ticket. Patience !
11h10 : Sven se retrouve isolé sur R3 car, faute de place, ses compères de R4 n’ont pu le faire monter. Il va falloir attendre un peu.
11h25 : L’esseulé commence à avoir un peu faim. Il menace de terminer ses vivres de course.
11h37 : Les lascars ont la brillante idée de confectionner un « sandwich-téléphérique » afin de ravitailler l’affamé d’un sandwich au fromage. Ils le nomment le « Rebloch Express ».
11h50 : L’ambiance commence à devenir sérieusement austère, ponctuée par les bruits des chutes d’assiettes, les glougloutements de l’eau sur la glace et les cris désespérés de certains seconds des cordées précédentes : « Sec, ultra sec, vite ! Prends-moi sec vite stp. ». De quoi se mettre en confiance…
12h03 : Notre guide s’élance en tête et nous pose les broches. Ouf. Dans cette longueur, la glace est toujours aussi tendre et les gros bacs creusés par les précédents piolets nous facilitent grandement la tâche, à la différence près que la glace, particulièrement ruisselante dans les longueurs médianes, nous procure une douche revigorante. Une pointe de swing, un zeste de vibration rémanente, un soupçon de confiance en nos mono-pointes, et le tour est joué : quelques minutes plus tard, tous les participants auront passé le crux, sans heurt et sans frayeur.
Les longueurs de sortie sont ensuite gravies dans la même ambiance, sans incident particulier, mis à part une broche qui, fournie à Victor par un de nos énergumènes dont on taira le nom, a fait le vol de sa vie (et le dernier certainement) : « Mais c’est de la m…e cette broche, benne moi ça tout de suite ! », dit-il en joignant le geste à la parole. Oups, j’avais oublié de la tester, cette broche d’occasion pas trop chère, avant de venir !
Une fois sortis, les cordes pliées, les piolets et les broches rangées au fond des sacs, nos amis se prennent la suée de leur vie en essayant de suivre leur guide dans la descente de la cascade par la forêt.
Forts de leur expérience de la veille et du jour même, les Pédestres résument ainsi leur vision de ce sport, nouveau pour eux : « En fait on a toujours trop chaud, en cascade ». A eux de vérifier cette assertion deux semaines plus tard, lors du prochain rassemblement, à L’Argentière-La-Bessée.
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