Traversée Berhault : 20 au 23/08/2015

Traversée Berhault : 20 au 23/08/2015

Tout a commencé un mardi soir autour d’une table remplie de bonnes choses à manger et à boire… Après quelques désistements nous sommes 5 motivés pour partir en excursion pendant 4 jours à partir du jeudi matin : Léa, Alexia, Caroline, Vincent et Val (notre papa pour l’aventure 🙂 ). Mais la grande question qui se pose c’est : « On va où ? ».

Les idées fusent : Traversée de la Meije en refuges ou avec bivouacs ? Idée sympa en effet mais peut être un peu ambitieuse et les Ecrins on connait tous pas mal… Argentera / Corno Stella ? ça doit être pas mal aussi, mais un peu loin peut être… Ah tiens, ça a l’air sympa cette traversée décrite dans Montagne Magazine ! 6 pages de description (avec beaucoup de photos 😉 ) sur la traversée Berhault qui va du col de la Traversette jusqu’au Mont Viso… Vincent qui connait pas mal le coin nous dit que ça a l’air vraiment joli… Allez c’est décidé on part à la frontière entre France et Italie !!

Le mercredi c’est topotage, impression, photocopies ! Le topo indique que Berhault a fait la traversée en 2 jours en hivernal et en solo… On n’a pas trop d’autres infos sur le temps de parcours, disons qu’en 4 jours ça devrait le faire. Sachant que la dernière journée doit nous permettre de rejoindre le parking, notre dernier bivouac doit se faire au sommet du Mont Viso ou en contrebas dans la descente pour être bien. Ok, on est motivés et prêts !

Jeudi matin, 5h, départ de chez Vincent pour quelques heures de route. Après environ 3h de route et un arrêt petit dej à la boulangerie, nous voici au parking. Organisation du matos et de la bouffe, les sacs sont prêts et surtout bien chargés ! 10h environ : Allez c’est parti ! On monte tranquillement sur notre chemin de randonnée, on avance tranquillement, on a l’impression d’être au ralenti avec nos gros sacs mais on avance 😉 Rapidement on a la vue sur le Viso et la traversée qui nous attend, c’est beau mais ça a l’air long ! Pause pique-nique, Caro mange sa baguette de pain pendant que d’autres avalent quasiment 2 sandwichs 🙂  Bon une petite sieste et à 13h on repart… En fait on voulait dire 13h sur la montre d’Alexia (oui c’est bien connu, les montres GPS ont 15min de retard sur la réalité…). Dur de reprendre les sacs pour continuer mais on y va. La première mission est de remplir nos gourdes avant d’arriver au col de la Traversette car sur l’arête on aura pas d’eau avant quelques jours. Mais bien sûr on monte trop haut et il n’y a plus d’eau, il faut aller en cherche un peu plus bas. Les garçons, galants, se proposent donc d’aller remplir les gourdes ! 15h au col de la Traversette, début réel de la traversée ! Le topo annonce 4 à 5h pour la première partie jusqu’au bivouac sous la Punta Venezia.

Le début est facile, de la rando un peu raide. On arrive à la pointe Marte (ou un nom plus compliqué en italien 🙂 ), on rencontre un petit passage de grimpe de 2-3m où on s’encorde quand même, enfin sauf Vincent qui s’est dit que la vire en dessous amenait au même endroit. Et bien Vincent « on fait la traversée ou on l’a fait pas, on n’est pas là pour faire semblant ! ». Un peu plus loin on rejoint l’arête et on fait les cordées pour la montée au sommet de la Punta Venezia, ça monte tranquillement, pas trop difficile, quelques points par ci par là mais des sacs qui semblent encore plus lourds dans les passages de grimpe ! On arrive finalement à 19h au sommet, dans les temps ! Quelques mètres de désescalade et on trouve le bivouac où trois italiens se sont déjà installés ! Vincent nous avait annoncé un bivouac 2 places, en fait il y en a 5, on apprend pas tous à compter de la même façon 😉 Du coup Val et Léa prennent place dans le bivouac avec les italiens et Alexia, Caro et Vincent posent le bivouac dehors sur l’arête. Après un bon repas (oui on se satisfait facilement de la semoule dans ces moments là) et un joli coucher de soleil sur le Viso, tout le monde se met dans son duvet… La nuit fut bonne pour certains, difficile pour d’autres mais après un bon petit déj (et un efferalgan 🙂 ) on repart pour la deuxième journée. Cette fois on n’a aucune indication du temps de parcours mais dans l’idéal on devrait poser le bivouac ce soir au col Cadreghe après le Visolotto.

On redescend vers le couloir du Porc par un chemin tranquille. Bon ça y’est on n’a plus froid ! Ensuite l’arête continue vers la pointe Udine, c’est pas très difficile et on trouve toujours quelques spits. Au sommet, comme la veille, on trouve une vierge et un livre pour laisser un message. On laisse donc une trace de notre passage et quelques messages pour Fabio, notre italien favori ! Petite descente et deux rappels doivent nous permettre de rejoindre une brèche. Bon avec une corde de 46m (oui oui c’est précis) on arrive presque en bas des deux rappels, à quelques pas près. Mais oui ça passe ! On continue alors l’ascension, une jolie arête, quelques passages de grimpe bien sympa (et tout parait plus dur avec ces sacs sur le dos) et surtout encore et encore des désescalades… On finit par arriver à la Punta Roma après avoir déjà passé 4h30 sur l’arête ! Bon, comment dire, il se trouve que normalement la Punta Roma ce n’est qu’une petite partie de ce qu’on doit faire aujourd’hui, il reste le passo Giacoletti, la Punt Gastaldi, les Due Dita et le Visolotto… On commence à se dire que ça va être compliqué 🙂

La décision est prie d’aller jusqu’au passo Giacoletti et d’aviser ensuite, ce n’est qu’une descente finalement ça devrait être rapide… ou pas ! En fait ce n’est pas qu’une descente, il y a pas mal de montagnes russes sur cette arête et les désescalades c’est sûrement pas notre spécialité ! 4h plus tard on arrive à ce fameux passo ! Bon a bien grimpé pour aujourd’hui, on décide donc de descendre en contrebas par le chemin reliant le passo Giacoletti au col Vallanta pour trouver un emplacement de bivouac ! Et surtout de l’eau ! Magnifique, une moraine ! Les habitués du bivouac nous montrent leur capacité au terrassement avec des pierres et on s’installe tous les uns contre les autres pour ne pas avoir froid ! En contrebas du bivouac il y a même de quoi remplir toutes les bouteilles d’eau : un bivouac réussi. Seul défaut, le samedi matin nous n’avions pas le soleil…

Après un petit déj au frais, on remonte vers le passo Giacoletti pour continuer l’arête. L’objectif étant revu à la baisse, on aimerait dans l’idéal aller jusqu’au Visolotto et descendre ensuite du côté du refuge Vallanta. La montée au passo est raide et réchauffe bien, on arrive facilement à l’antécime de la punta Gastaldi puis en 2h au sommet de cette dernière. Ensuite c’est reparti pour des gendarmes et quelques désescalades sympathiques, cette fois il n’y a plus du tout de spit et l’itinéraire est beaucoup moins fréquenté donc le rocher est moins propre. Troisième journée, la fatigue étant là, on n’avance pas si vite et la nebia arrivée bien tôt aujourd’hui ne nous motive pas trop. On se retrouve finalement à un relais de rappel (semble-t-il) qui est en fin de compte une sangle sur un bloc coincé (mais qui bouge quand même). Pas convaincus par la solidité du rappel, on sort de quoi renforcer. Premier essai de piton, ça tient pas ! Deuxième essai, ah le piton chante, c’est mieux 🙂 Une sangle (à la bonne taille) pour relier tout ça et un rappel de 50m (enfin un peu moins) plus bas, on se retrouve sur des vires un peu avant la brèche qui permet de monter aux Due Dita.

On mange, on se repose, on est fatigués et on décide de rejoindre la civilisation. Traversée de la vire jusqu’en dessous de la brèche avant les Due Dita puis descente comme on peut, finalement moins dure que ce que ça n’avait l’air depuis la vire où l’on a mangé. On finit par retrouver un sentier qui nous ramène sous le col Vallanta. Ce soir ce sera bivouac à côté du lac et du refuge Vallanta. On en profite donc pour boire un verre au refuge. Du bord du lac on a une belle vue sur le Viso di Vallanta (qui cache le Mont Viso), sauf quand le brouillard ne nous laisse pas profiter du paysage… Après un repas avec les restes de viande, on se couche tout en sachant que la météo annonce de la pluie tôt le lendemain.

Pour une fois on aurait bien aimé qu’ils se trompent, mais non, vers 5h du matin on se prend la pluie et on se réfugie à l’abri sur la terrasse devant le refuge. Tentative de redormir un peu pour certains, finalement à 6h on est debout, on savoure notre dernier petit déjeuner (les sacs sont moins lourds sans la bouffe !) on se prépare pour affronter la pluie. Caro se fabrique un magnifique K-way avec un sac poubelle (la classe !!), bon ok la GoreTex ça a un intérêt en cas de pluie en effet ! 🙂 Et on se décide à partir pendant une accalmie. 50mn pour remonter au col de Vallanta et environ 2h pour redescendre jusqu’à la voiture, on a été rapide. Mais faut dire, la pluie ça motive à aller plus vite 🙂 Enfin de retour à la voiture, on peut se mettre au sec !

La dernière étape c’est le petit déjeuner du dimanche matin dans un café (Chez Nico) un peu plus loin sur la route. Pour finir on reprend la route vers Grenoble, on encourage nos conducteurs pour pas qu’ils s’endorment, on est une aide au dépassement en route de montagne très utile (ou pas !), on ouvre les fenêtre régulièrement pour pas mourir asphyxiés pas nos propres odeurs… Et on reviendra à Grenoble vers 15h après quelques moments perdus dans les bouchons mais surtout fatigués et avec des souvenirs plein la tête !

Merci à tous pour cette superbe aventure !

 

Les commentaires sont clos.